Né à Huê en 1933 où il fait ses études et enseigne la musique, Tôn-Thât Tiêt se rend en France pour approfondir les domaines de l’écriture musicale que sont l’harmonie, le contrepoint, la fugue et la composition qu’il travaille avec Jean Rivier puis André Jolivet au Conservatoire de Paris. Il y découvre les techniques sérielles, mais dès 1966, une autre orientation se profile.
Tôn-Thât Tiet dit de Jolivet : « … il n’a jamais cherché à m’orienter vers un style quelconque, nos rapports étaient d’ordre spirituel. Sans le savoir, il m’a aidé à approfondir l’idée que Jean Rivier m’avait donnée auparavant : retourner à l’Orient pour chercher mon style. Rivier m’a guidé dans le choix du langage, de la forme tandis que Jolivet m’a suggéré de considérer la musique comme un moyen d’expression et non comme une fin en soi.»
Aujourd’hui, la musique de Tôn-Thât Tiêt se caractérise par cette double appartenance dont la synthèse constitue le langage : idée et inspiration fondamentalement orientales et moyen d’expression occidental. On peut citer parmi ses oeuvres Kiêm ai (Amour universel) (1978) pour choeur et orchestre, Ngu hành, Jeu des cinq éléments (Métal-Bois-Eau-Feu-Terre, 1982-90), ou Prajnã Paramita (dogme bouddhiste), pour six voix et ensemble instrumental (1988) et le cycle des Chu Ky (1976-86).
Tôn-Thât Tiêt a également écrit la musique des trois films du réalisateur vietnamien Trân Anh-Hung : l’Odeur de la papaye verte (1993), Cyclo (1995) et A la verticale de l’été (1999).

Lucie Kayas