Michel Petrossian
Michel Petrossian (né en 1973)
Après les études de violoncelle et de guitare Michel Petrossian se consacre à la composition et étudie le contrepoint, l’harmonie, l’analyse et l’orchestration à l’Ecole Niedermeyer à Issy-les-Moulineaux et au CNR de Paris. Il intègre ensuite le CNSM de Paris où il obtient son Diplôme de Formation Supérieure en Composition en 2001 (classe de Guy Reibel). Parallèlement il continue la pratique de la guitare, notamment au sein d’un duo avec le percussionniste égyptien Gad Hisham, ou dans le groupe « Lorsque », fondé avec le pianiste Philippe Guilhon-Herbert, où la musique contemporaine se mêle au jazz-rock.
Soucieux de faire connaître la musique de son temps, il fonde également, en 1998, avec le compositeur Jérôme Combier, l’ensemble Cairn, constitué des élèves du Conservatoire de Paris. Dès la première année de ses études il reçoit des sollicitations et des commandes : une œuvre pour piano par le Musée de l’Armée (créée à l’Hotel des Invalides), une invitation au Goteborg Art Sound Festival (œuvre commandée et créée par l’ensemble KammerensembleN), résidence au CNR de Limoges (commande d’une œuvre pour chœur et orchestre)…
Il écrit également la musique pour un film expérimental « Lacanau-Océan » présenté à la Cité de la Musique et à la télévision, ainsi que dans des festivals à Prague et à Londres. Suite à une session de Composition il est sélectionné pour une double résidence au Canada, auprès du Nouvel Ensemble Moderne, et à la Fondation Royaumont, avec l’ensemble l’Instant donné.
L’Académie des Beaux-Arts – Institut de France lui décerne le Prix Veuve Buchère. La plupart de ses œuvres sont diffusées sur France Musique et France Culture.
Après ce parcours son intérêt le porte vers les civilisations anciennes et la philologie, et il se consacre à l’étude approfondie de plusieurs langues anciennes telles que l’Hébreu, le Grec, Ougaritique, Araméen, Babylonien, Vieux slave et Arménien à l’École des langues et des civilisations de l’Orient ancien (où il enseigne également l’Hébreu ancien) ainsi qu’à la Sorbonne où il obtient un Master de Lettres classiques. Il séjourne une année à l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, où des voyages archéologiques et des études de terrain l’amènent à s’intéresser à la musique du Proche Orient Ancien. Ses études approfondies dans le domaine lui valent une invitation à enseigner un séminaire sur ce sujet à Jérusalem en mai 2014. Il collabore également avec Annie Bélis, professeur de la musique grecque à l’Ecole Normale Supérieure rue d’Ulm, avec laquelle il co-écrit un livre consacré à la musique de la Grèce antique (à paraître aux Editions Fayard en 2016).
Plus tard son intérêt pour l’Orient est enrichi par la découvre de l’Iran, pays qu’il parcourt en profondeur. Ce changement de centre de gravité dans ses intérêts et ses préoccupations l’emmène à ralentir son activité de compositeur pendant quelques années. Cependant, la richesse des expériences personnelles, les nouveaux horizons ouverts par les voyages et les rencontres, des sollicitations diverses et une nécessité intérieure le conduisent à renouer avec la composition musicale avec force. Il compose alors plusieurs pièces, et notamment un Concerto pour piano et orchestre In the Wake of Ea qui s’inspire de son intérêt pour la civilisation babylonienne. Avec cette œuvre Michel Petrossian remporte le Grand Prix International Reine Elisabeth de Composition 2012. Son œuvre est choisie parmi les 141 partitions soumises au jury. Elle est interprétée au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles par les douze finalistes du Concours Reine Elisabeth de Piano et l’Orchestre national de Belgique placé sous la direction de Marin Alsop, en présence de la Reine Fabiola.
Pour la saison 2015-2016 Michel Petrossian est engagé dans plusieurs projets : une œuvre s’appuyant sur le texte original des Bacchantes d’Euripide et s’inspirant des techniques des compositeurs grecs pour l’ensemble Kérylos qui se spécialise dans la musique antique gréco-romaine, une œuvre pour chœur, solistes (piano, violon, violoncelle) et orchestre placé sous la direction d’Alain Altinoglu qui sera donnée au théâtre de Châtelet, et le projet d’une oeuvre pluridisciplinaire – partition, images, textes poétiques, – en collaboration avec un photographe qui s’articule autour des voyages en Orient.