Normalien, agrégé de lettres, diplômé d’archéologie grecque, docteur en musicologie, François-Bernard Mâche a suivi les cours de composition d’Olivier Messiaen au Conservatoire national supérieur de Paris. Il est avec Pierre Schaeffer l’un des membres fondateur du Groupe de recherches musicales. Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales depuis 1993, il est aussi membre de l’Académie des Beaux-Arts depuis 2002 à la suite de Iannis Xenakis.

Compositeur et professeur invité dans de nombreux pays, auteur d’ouvrages et d’articles théoriques tels que Musique, Mythe, Nature (Klincksieck, 1983), Entre l’observatoire et l’atelier (Kimé, 1998) ou Musique au singulier (Odile Jacob, 2001), il a reçu pour ses compositions des prix et distinctions – Prix de la Biennale de Paris en 1963 pour Safous Mélè, Prix Enesco de la Sacem (1964), Grand Prix du Disque en 1971 pour l’enregistrement de Danaé, Prix Italia pour Kassandra (1977), Prix Chartier de l’Académie des Beaux-Arts (1984), Grand prix national de la musique (1988), Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres (1990), Prix Rossini de l’Académie des Beaux-Arts (1998), Grand prix de la musique symphonique de la SACEM (2002).

François-Bernard Mâche a élaboré une théorie et une méthode personnelles de composition, centrées autour d’une poétique du modèle sonore, en particulier issue de la linguistique et de la nature. Dans une approche différente de celle de Messiaen, son analyse de l’organisation des chants d’oiseaux est une source de son travail de composition qui s’appuie sur ce langage et sur la linguistique en tant qu’archétypes, comme par exemple dans Korwar pour clavecin (1972), où se confrontent le modèle de la langue xhosa avec celui du shama, oiseau de malaisie.

Ces recherches s’appliquent ausi bien à son travail sur la voix et l’instrument qu’à l’électro-acoustique, des premières pièces, pour bande magnétique, crées au GRM – Prélude (1959) –, puis pour bande et ensemble – Volumes (1960) –, aux plus récentes, de musique de chambre avec électronique – Manuel de conversation pour clarinette et électronique (2007) –, en passant par des pièces où l’objet sonore, soliste, concerte avec l’orchestre, comme L’Estuaire du temps (1993).

De nombreuses œuvres sont consacrées aux instruments à percussion de différentes origines Phénix (1982), Marae pour six percussionnistes et bande (1974), Kemit, pour darbouka (1970), Melanga, pour voix de femme, échantillonneur et gamelan slendro (2001) et au clavecin moderne – Solstice (1975), Guntur Madu (1990), Ziggurat (1998), Braises concerto pour clavecin amplifié et orchestre (1995) Thémis (2009) –, ses instruments de prédilection.

Les pièces avec voix sont impregnées de prosodie grecque, Safous Mélè (1958), mais c’est aussi le cas de pièces pour orchestre comme La Peau du silence (1970) où un poème de Georges Séfédis est transcrit instrumentalement. L’intérêt du compositeur pour les langues archaïques est à l’origine de plusieurs œuvres, comme Uncas (1986), Maponos (1990), Kengir (1991).

La centaine d’œuvres qui compose maintenant le catalogue de François-Bernard Mâche comprend aussi des pièces pour le théâtre : Da capo (1976), Rituel pour les mangeurs d’ombre (1979), Temboctou (1982).

© Ircam-Centre Pompidou, 2010