2012
Pour 16 chanteurs, 2 pianos, 2 harpes, 2 percussions
Durée : 20 minutes
Création le 27 janvier 2013 Festival Présences – GTP Aix-en-Provence
Commande de Radio France
Le titre signifie en espagnol il/elle se taira.
Cette pièce fait partie du cycle des Callara qui interroge le mutisme à travers des textes prophétiques mayas anciens, précédemment utilisés par le compositeur argentin Alberto Ginastera dans sa Cantata para América Mâgica.
C’est la fin du monde qui est annoncée et elle se fait dans l’ensevelissement. Cette prophétie résonne étrangement à nos oreilles, pour nous aussi viendront des frères d’un (autre) orient…
Si dans Callara I, le silence naissait par la cassure, ici, à l’inverse, les voix sont rendues muettes sous le fracas et le tumulte extérieurs. Quand le poème dit « Quand viendront les jours sans nom, / Quand apparaîtra le signe de Kauil / (…) Quand viendront les frères de l’orient / (…) A l’aube la terre brûlera ; / Les éventails du ciel tomberont / (…) sous la pluie verte de Yaxalchac / (…) L’arrivée du Katum transformera toute chose / Les hommes chanteurs seront accablés (…) /Alors le sistre se taira, se taira le tambour ! / Tout se taira… ! », les voix seront littéralement recouvertes et plongeront dans l’inaudible. Le riche appareil instrumental permettant au compositeur de relier le monde chtonien aux cieux déchaînés, les hommes « chanteurs », dans l’entre-deux, disparaissent dans le chaos sonore. Pour une nouvelle genèse ?