Compositeur et pédagogue italien (Zagarolo 1904 – Rome 20003).

Il fit ses premières études musicales à la Schola cantorum di San Salvatore de Lauro (1913-1919), puis étudia le piano avec A. Bustini, dont il devint en 1928 élève de composition au conservatoire Sainte-Cécile de Rome. Il y suivit également la classe d’orgue de F. Germani, puis la classe de direction d’orchestre de B. Molinari. De 1934 à 1936, il fut professeur d’écriture à l’académie Sainte-Cécile, puis de 1939 à 1959, professeur de composition au conservatoire de Rome. Il a également été professeur invité au Mozarteum de Salzbourg (1951) et à Tangle-wood (1956). Trois années durant (1937-1940), il fut directeur du théâtre de la Fenice à Venise. En 1944, il fonda le groupe Musica Viva, consacré à la propagation du répertoire contemporain.
L’oeuvre multiforme de Petrassi l’a souvent fait comparer à Stravinsky. Dès le début, il a manifesté son attachement à l’héritage de la Renaissance et du baroque (Panita, 1926; Toccata, 1930); mais son langage harmonique porte l’influence de Casella, dont il fut l’ami, et de Hindemith. Cette union de l’esprit du passé et de la technique du présent est particulièrement sensible dans le Psaume IX (1936), très apparenté à Stravinsky, dans le Magnificat (1940), dans le madrigal Coro di morti (1941) et dans la Sonata da camera pour clavecin et dix instruments (1948). Ses ballets La Follia di Orlando (1943), Il Ritratto di Don Chischiotte (1945), son opéra ll Cordovano (1949) sont des regards personnels sur le néoclassicisme. La cantate Noche oscura (1951), sur un texte de saint Jean de la Croix, oeuvre à la fois grave et sensuelle, contient en germe l’écriture sérielle, à laquelle Petrassi est arrivé avec quelques réticences, mais qu’il va désormais développer. Au centre de son oeuvre instrumentale se trouvent les 8 concertos pour orchestre, échelonnés entre 1934 et 1972. Le genre fait évidemment référence à Bartòk, et à une conception particulière de l’écriture orchestrale. Toutefois, seul le 4e concerto, pour orchestre à cordes (1954), s’apparente réellement à Bartòk. Dans l’ensemble, le langage des concertos marque une affirmation du dodécaphonisme, à partir du 3e (1951) et tout particulièrement dans le 6e (1957). L’étape suivante de Petrassi fut le renoncement au principe thématique, dans la Sérénade (1958) et le Concerto pour flûte (1960), où la dislocation du matériau musical et du rythme s’inscrit dans l’héritage webernien. Dans ses oeuvres des années 1960-1970, (7e concerto pour orchestre, Propos d’Alain, pour voix et 12 instruments, Estri, Octuor, pour trompettes et trombones), il s’adonne surtout à une recherche de timbres et de registres. Le 8e concerto, Orationes Christi, pour choeur mixte, vents, altos et violoncelles (1974-75), Poema, pour cordes et 4 trompettes (1977-1980), marquent un certain assagissement et une tendance à renouer avec l’esthétique de Coro di morti et de Noche oscura. Petrassi a également composé de la musique de film et s’est fait connaître par des articles de réflexion et de critique musicale. Il est, aux côtés de Dallapiccola, le compositeur italien le plus marquant de sa génération.
Dictionniare de la musique, sous la direction de Marc Vignal, Edition Larousse, septembre 2001.