2006
Texte Maria Teresa Horta
Scénographie et illustrations Toni Casalonga
Pour 10 chanteurs, percussion, harpe, cor et trombone
Durée : 45 minutes
Quand j’ai reçu l’invitation de Roland Hayrabedian à participer à l’odyssée des Sept Contes organisée par l’ensemble Musicatreize de Marseille, j’y ai vu une opportunité unique de satisfaire trois passions simultanément : celle de continuer d’écrire de la musique chorale, d’inviter l’extraordinaire poétesse portugaise Maria Teresa Horta à concevoir un nouveau texte original, et enfin celle de profiter de ces synergies pour faire connaître en dehors du Portugal une oeuvre à même de projeter des éléments marquants de la culture portugaise.
Le sujet choisi par la poétesse est celui des pouvoirs magiques du féminin – les Sorcières, comme une allégorie de la Terre et de ses traditions ‑, en opposition à la répression des pouvoirs institués, ceux-ci matérialisés par la figure des Inquisiteurs. La structure du texte poétique est forte dans sa simplicité: un premier temps (ou acte) qui présente le chants des Sorcières, un deuxième, le chant des Inquisiteurs, et un troisième dédié au sacrifice par le feu.
Il s’agit d’une thématique qui n’a cessé d’intéresser les dramaturges portugais tout au long du XXe siècle, et avec laquelle moi-même je m’étais déjà entretenu dans deux opéras de chambre, tous les deux étroitement liés au martyre de la liberté de l’expression individuelle.
Je ne peux pour le moment décrire une musique que je conçois en cet exact instant. Mais je peux m’avancer en affirmant que la partition se dirige vers une expression directe des idées musicales, privilégiant la communication immédiate avec le public, et que les parties vocales tentent de récupérer des pratiques traditionnelles polyphoniques typiques des cultures méditerranéennes, notamment portugaises ou corses.
António Chagas Rosa
Participer à l’odyssée des sept contes de Roland Hayrabedian avec António Chagas Rosa me conduira à approfondir une démarche que depuis longtemps je poursuis, celle de tenter de figurer l’invisible par le visible.
À l’aide de choses simples, des formes, des couleurs, des lumières et des ombres, des mouvements et des postures, comme dans un livre d’images qui chanterait pour nous la métaphore d’un monde autre qui serait quand même – et aussi – le nôtre.
Toni Casalonga