Né à Crémone, le 15 mai 1567; mort à Venise, le 29 novembre 1643. Né dans la patrie du violon, ce fils de médecin reçut une éducation soignée. Très doué pour la musique, il débuta auprès du maître de chapelle de la cathédrale de Crémone, Marcantonio Ingenieri, dont il subit fortement l’influence et en 1582, à peine âgé de quinze ans, il fit publier son premier recueil, les Sacrae cantiunculae. Son premier livre de madrigaux parut en 1587. Appelé en 1590 comme violiste et chanteur à la cour du duc Vincent de Gonzague, à Mantoue, il devait rester vingt-deux ans dans cette ville musicale au prestige immense où avaient servi Vecchi, Striggio, Le Tasse et bien d’autres, et où il trouva un orchestre complet et d’excellents solistes.
En 1595, Monteverdi, directeur de la musique ducale depuis 1592, et récemment marié avec la fille d’un musicien de la Cour, suivit le duc en Hongrie dans une expédition militaire contre les Turcs. Un nouveau voyage le mena en 1597 dans les Flandres, où il découvrit les grands maîtres de la musique franco-flamande. De retour à Mantoue, et malgré les attaques de ses rivaux qui lui reprochaient la « modernité » de son style, il fut nommé maître de la musique du duc, en 1601. En dépit de ses occupations absorbantes, il trouva le temps de composer encore durant cette période (1590-1605) quatre nouveaux livres de madrigaux (du II’ au V’).
Son premier opéra, Orfeo, commandé par le duc de Gonzague, fut représenté avec un immense succès, le 22 février 1607.
Très atteint par la mort prématurée de sa femme, en septembre 1607, il composa cependant en 1608 un nouvel opéra, Arianna, dont nous ne possédons plus aujourd’hui que le célèbre Lamento, et la musique du Ballet des ingrates; puis, en 1610, il dédiait au pape ses Vêpres de la Vierge qui marquent l’apothéose du style concertant. A la mort du duc de Gonzague, en 1612, Monteverdi, déjà en proie à des difficultés financières avec la Cour, fut congédié par le successeur du duc Vincent, peu sensible à la musique.
Nommé maître de chapelle de la basilique Saint-Marc de Venise en 16I3, il devait passer dans la Sérénissime les années les plus heureuses et les plus fécondes de sa vie. Il y cultiva abondamment la musique sacrée, tout en continuant à faire évoluer le genre du madrigal : ses VI’, VII’ et VIII’ Livres parurent entre 1614 et 1638.
De nouveau touché par la mort d’un de ses fils, emporté par l’épidémie de peste qui ravagea Venise en 1631, Monteverdi entra dans les ordres l’année suivante. Il poursuivit toutefois sa carrière de musicien de théâtre, composant encore trois ouvrages lyriques : Adone (1639), Le Retour d’Ulysse (1641) et surtout le chefs-d’œuvre, Le Couronnement de Poppée (lá42). Après un ultime voyage à Crémone et à Mantoue, il mourut à Venise qui lui offrit des funérailles grandioses.
Néanmoins, sa musique ne tarda pas à sombrer dans l’oubli, et c’est au compositeur italien Gian Francesco Malipiero que l’on doit la vraie résurrection de cette œuvre immense, intégralement publiée en seize volumes entre 1926 et 1942.