Thierry Pécou
Né en 1965, Thierry Pécou découvre la musique dès l’âge de 9 ans par l’apprentissage du piano. Venu d’abord spontanément à la composition, il reçoit, parallèlement à ses études de piano au Conservatoire National de Région de Paris, l’enseignement de la composition, de l’harmonie et du contrepoint. Il obtient les premiers prix d’orchestration et de composition en 1987 et 1988.
Différents stages enrichissent par ailleurs sa formation, notamment au Banff Centre for the Arts (Canada), lieu avec lequel il établit un lien privilégié et où il est, depuis 1989, régulièrement invité.
En 1990, son Stabat Mater reçoit une mention à la Tribune Internationale des Compositeurs à L’UNESCO, et le Prix Stéphane-Chapelier-Clergue-Gabriel-Marie lui est discerné par la SACEM. En 1993, il reçoit le Prix Georges Enesco également attribué par la SACEM et en 1996 le Prix Pierre Cardin lui est décerné par l’Académie des Beaux-Arts à l’Institut de France.
Ses œuvres ont été jouées dans le cadre de saison de concerts et de festivals renommés (festivals « Présences » à Radio-France, Gaudeamus Music-Week à Amsterdam, « Automne de Moscou », New Music Concerts Toronto, Foro Internacional de Musica Nueva de Mexico, Festival d’Ambronay, Tampere Choir Festival (Finlande), « Jeux d’orgues en Yvelines », Octobre en Normandie,etc..) et ont fait l’objet de commandes d’institutions et d’interprètes prestigieux.
Résident de la Casa de Velázquez à Madrid en 1998 et 1999, Thierry Pécou part fréquemment pour de longues tournées à travers le monde. Ces voyages sont à la source de son œuvre : il s’approprie les lieux qu’il explore et, comme un filtre, les fond, les réinvente à travers son propre univers.
Ainsi, La ronde hurlante pour flûte, clarinette, trio à cordes et piano (1991) sera suscitée par un séjour à Berlin où Pécou s’imprègne du répertoire romantique allemand, L’étoile d’orient pour flûte et orchestre (1990) réunit des éléments empruntés au Gagaku japonais (hétérophonie, quarts de sons, timbres nasillards, étalement du temps) et à la musique médiévale occidentale (organum, structure grégorienne), en tentant de « stigmatiser ce moment d’émotion personnelle né de la rencontre de ces deux musiques ». Chango pour 3 flûtes et orchestre (1993) reflète un voyage à Cuba et s’inspire d’un rituel afro-cubain auquel le compositeur a assisté, tandis que La partition de la jungle pour 15 instruments (1993) recrée l’atmosphère sonore de la forêt tropicale du Chiapas au Mexique. C’est aussi le Mexique et ses civilisations préhispaniques qui sont à la source de Cosmos et Désastre –Siqueiros pour mezzo soprano et grand orchestre (1997). Au cours d’une résidence de plusieurs mois en Russie, Thierry Pécou découvre la liturgie byzantine, les musiques traditionnelles et contemporaines d ces régions, « l’âme russe », et compose les poignantes Trois icônes pour violoncelle, clarinette et piano et le Poème du temps et de l’éther pour violoncelle et piano (1995).
Ses dernières œuvres , L’homme Armé pour huit solistes (1996), les Filles du Feu pour clarinette ou hautbois et orchestre (1998), La ville des Césars pour 7 chanteurs, percussions et basse viole (1998) marquent un intérêt accru pour les musiques des peuples un indigènes d’Amérique et des peuples d’Afrique Noire. Tentant de plus en plus à retrouver le pouvoir de la musique à produire des émotions parfois violentes, un peu comme les tambours ont pouvoir de provoquer la transe, il cherche à se rapprocher d’une dimension rituelle, voire magique de la représentation musicale.
En 2000, il compose sur un poème de Pierre Eyssartier, Penjing , œuvre du projet « Musiques, an 13 » pour les treize ans de l’ensemble Musicatreize.