Renaud Gagneux
Né à Paris (3ème arrondissement) en 1947, Renaud Gagneux découvre la musique en écoutant à la radio une série d’émissions de Jean Witold consacrée à la Flûte Enchantée de Mozart. Il commence le piano à l’âge de cinq ans avec Germaine Van Eyndhoven, assistante d’Alfred Cortot et d’Yves Nat, amie de Francis Poulenc et du Professeur Henri Mondor qu’elle lui fera rencontrer plus tard. Il fait toute sa scolarité au Lycée Charlemagne. La guerre d’Algérie et la manifestation, organisée en février 1962 par les partis d’extrême gauche et réprimée par la police, qui fait huit morts au métro Charonne, le font très tôt s’intéresser à la politique.
Admis une première fois, en 1958, au Conservatoire National Supérieur de Musique (CNSM) de Paris, Renaud Gagneux a été élève, à l’Ecole Normale de Musique (ENM) de Paris, d’Alfred Cortot en 1961 et 1962, puis de Vlado Perlmuter en 1963. En 1966, il étudie la composition à la Hochmusikschule de Cologne avec Karlheinz Stockhausen, ainsi qu’à l’ENM de Paris avec Henri Dutilleux, puis au CNSM de Paris (où il suit également les cours d’escrime de Pierre Lacaze) avec Tony Aubin, André Jolivet et Olivier Messiaen jusqu’en 1972, date à laquelle il obtient son Premier Prix de Composition.
Président de la section de l’UNEF (Union Nationale des Etudiants de France) du CNSM de Paris, il participe activement aux événements de mai 1968 et fait voter la grève avec occupation des locaux par les étudiants.
En 1970 il entre au Groupe d’Etude et de Réalisation Musicale (GERM) de Pierre Mariétan et rencontre plusieurs fois John Cage dont il interprète les œuvres.
De 1970 à 1974, il est professeur de musique de l’enseignement secondaire.
En 1972, il entre au Groupe de Recherche Musicale (GRM) de l’ORTF (Office de Radiodiffusion-Télévision Française) puis de l’Institut National de l’Audiovisuel (INA), où il travaillera jusqu’en 1976 sous la direction de Pierre Schaeffer et de Guy Reibel.
Parallèlement, de 1974 à 1979, France-Musique et France-Culture (chaînes de radio de l’ORTF, puis de Radio-France), lui confient la production régulière de plusieurs émissions radiophoniques. Il adhère alors au Syndicat National de Radiodiffusion-Télévision Française rattaché à la Confédération Nationale du Travail (SNRT-CGT) dont il devient délégué des producteurs d’émissions musicales.
Converti au luthéranisme en 1974, il demandera son rattachement à l’Eglise Réformée de France en 2000.
En 1980 il adhère au Syndicat National des Auteurs et Compositeurs (SNAC, rattaché à la Fédération du Spectacle-CGT) dont il sera élu vice-président.
A partir de 1987, la première page manuscrite de son Quatuor à cordes n°1 servira de support à une série d’œuvres du peintre Mahdjoub Ben Bella.
Il est, depuis 1990, membre invité des jurys de recrutement de musiciens de l’Orchestre National de France et de l’Orchestre Philharmonique de Radio-France.
Ses œuvres sont principalement éditées par les Editions Durand, mais également, en ce qui concerne les œuvres pédagogiques, par les Editions Billaudot, Lemoine et Van de Velde.
Renaud Gagneux a obtenu de nombreux prix dont le Grand Prix de la SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique) pour la musique de chambre en 1977, le Prix Georges Enesco en 1983, le Prix des Nouveaux Talents de la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) pour son opéra Orphée et le Prix Verdaguer de l’Institut de France en 1989, le Prix des Compositeurs de la SACEM en 1990 et le Grand Prix de la SACEM en 1993 pour l’ensemble de son œuvre.
En dehors de ses activités musicales, Renaud Gagneux, passionné par l’histoire de Paris, est l’auteur d’un opuscule intitulé “Le cours de la Bièvre à Paris aujourd’hui” (Editions Municipales, Paris, 1999), d’une plaquette intitulée “Sur les traces de la Bièvre dans Paris” (réalisée en 2000 avec le concours de la Région Ile-de-France pour l’exposition “La Bièvre, rivière vivante”), et d’un inventaire du patrimoine de la Bièvre dans Paris, commande de la Direction Régionale de l’Environnement / Ile-de-France (DIREN). Il est en outre coauteur du livre “Atlas du Paris souterrain” (Editions Parigramme, 2001).
Son catalogue musical comprend une cinquantaine d’oeuvres, notamment commandes de l’Etat ou de Radio-France, ayant été jouées par de grands interprètes dont : G. Hoffman, M. Rostropovitch, P. Gallois, A. Gastinel, J. Hurel, J.-C. Pennetier, F. Pierre, B. Rigutto, A. Tharaud ; P. Bartholomée, H. Iwaki, M. Janowski, J. Latham-Koenig, J. Lopez-Cobos, S. Ozawa, D. Robertson, Joel Sachs, A. Tamayo, A. Van Beek, Ph. Bender, J.-C. Casadesus, P. Fournillier, J. Mercier, P. Verrot ; le London Symphony Orchestra, l’Orchestre Philharmonique de Liège, le New Juilliard Ensemble, l’Orchestre National de France, l’Orchestre Philharmonique et les Choeurs de Radio-France, l’Orchestre d’Auvergne, l’Orchestre Régional de Cannes / Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Orchestre National d’Ile-de-France, l’Orchestre National de Lille, l’Orchestre National de Lyon, l’Orchestre National de Montpellier, l’Orchestre Philarmonique de Strasbourg et les Choeurs de l’Opéra du Rhin, l’Ensemble Instrumental de Basse-Normandie, l’Orchestre Poitou-Charentes; les Jeunes Solistes, la Maîtrise de Paris, la Maîtrise de Notre-Dame de Paris, Musicatreize; l’Octuor à vent de Paris-Bastille, le Flux Quartet et les quatuors Arditti et Suk, les quatuors Gaudeamus, Ludwig et Rosamonde.
(CDMC)