Leos Janácek
Né à Hukvaldy, le 3 juillet 1854; mort à Moravska Ostrava, le 12 août 1928. Fils d’un organiste de paroisse, il étudia l’écriture musicale avec Kryzkovsky, puis travailla à l’École d’orgue de Prague. Il se perfectionna ensuite dans les conservatoires de Leipzig, avec Grill, et de Vienne, avec Krenn (1879-1880). En 1881 il fonda à Brno une école d’orgue dont il resta directeur jusqu’en 1919. De 1919 à 1925, il enseigna au conservatoire de cette même ville. Il se manifesta également par ses prises de position politiques progressistes et radicales. À partir de 1886 il commença, avec F. Bartos, à s’occuper méthodiquement du folklore de son pays, dont ses œuvres sont largement imprégnées (Danses lachiennes, Danses hanaques). Outre ses prédécesseurs tchèques – Smetana, Dvorak –, Janacek subit l’influence des Russes : Tchaïkovsky et, surtout, Moussorgsky avec lequel il eut en commun la passion du réalisme. Epris de littérature, il donna avec Tarass Boulba, composé entre 1915 et 1918, un poème symphonique épique. Si ses œuvres vocales constituent l’essentiel, et les sommets incontestables de sa production (opéras – dont Katia Kabanová, Jenufa, la Petite renarde rusée, I’Affaire Makropoulos, De la maison des morts ; nombreux chœurs), Janácek a écrit aussi vers la fin de sa vie une pièce orchestrale restée particulièrement populaire, la Sinfonietta.
Tempérament puissant et personnel, Janacek a uni dans son œuvre les traditions nationales-romantiques et les acquis d’un langage moderne dont la richesse et la fraîcheur font de lui la personnalité dominante de la musique tchèque au début du XXeme siècle.
Extrait du Guide de la musique sacrée et chorale profane de 1750 à nos jours (Fayard)