2010

Musique Oscar Strasnoy

Texte Alberto Manguel

Mise en scène Thierry Thieû Niang

Illustrations Antonio Segui

Création mondiale au Festival d’Aix-en-Provence 2010

Nestor Fabris, profitant d’une vague invitation, retourne au pays après une absence de trente ans. Il a dû partir soudainement pour des raisons politiques — on le devine. Mais, rentre-t-il vraiment au pays ? Tout ce qu’il avait laissé derrière lui serait mort, disparu. Lors de ce retour qui se veut fugace, les rencontres fantomatiques font penser plutôt à un retour au passé. Des indices laissent penser à une descente en enfer, l’enfer de ses propres craintes, l’enfer des fantômes qui habitent ses pensées depuis trente ans et qui l’absorberont à jamais dans leur territoire.

Le retour sera définitif.

Un groupe de chanteurs crache de temps en temps des solistes, puis les réabsorbe.

L’orchestre (trompette, trombone, deux pianos, deux percussionnistes) les couvre et les découvre, comme des vagues ou les flux et reflux d’une marée obscure. Le tout fonctionne comme une machine collective qui éclot et se referme au rythme de la trame. Ambiance sombre, madrigalesque, répétitive, tout tourne autour d’axes invisibles.

Le visiteur chante en français, sa langue d’adoption. Les fantômes de son passé chantent en castillan, la langue de son enfance. Des voix se lèvent en latin, langue de Virgile qui traverse la pièce.

Oscar Strasnoy

Les compositeurs