Ce chœur met en musique les derniers mots que Virginia Woolf écrivit avant de se donner la mort, en avril 1941. Ce sont quelques lignes adressées à son mari. Malgré leur laconisme, le drame de la folie et de l’hallucination auditive y vibrent avec une concision ultime.

J’ai tenté de faire résonner ces mots : dans le 1er mouvement (Syllables), chacune de leurs syllabes obsédantes, urgentes. Dans le 2ème (Echoes – the voices), le lointain sonore qui peut fasciner l’esprit comme venant d’un monde inconnu. Le chœur est alors divisé et les mots, comme les harmonies, se transforment continûment, se distordent en passant d’un groupe à l’autre. Ici, j’essaie de creuser un « espace du dedans » où la musique n’est pas d’abord discours, projection — mais aussi un voyage, les frontières entre l’intériorité et le monde extérieur redevenant incertains.

 

Jean-Christophe Marti

Les compositeurs