Luigi Nono
Venise, le 24 janvier 1924; mort dans sa ville natale, le 8 mai 1990. Parallèlement à des études de droit, le jeune Nono travaille avec Malipiero pendant la guerre puis peu après avec Bruno Maderna auquel il vouera une amitié indéfectible.
Introduit par son ami à Darmstadt, il entre en contact avec ses contemporains Stockhausen et Boulez avec lesquels il aura peu de contacts par la suite, et travaille avec Hermann Scherchen, autre ami fidèle et interprète de talent. Profondément marqué par l’École viennoise, il sera l’un des rares à clamer son admiration pour Schönberg (dont il épousera la fille Nuria en 1955). Engagé dans le combat politique à la suite de l’influence de Gramsci, il cherche à concilier ses idées et ses options compositionnelles, en se tournant dès le début vers des textes qu’il mettra en musique avec une rare conscience. Chacune de ses œuvres entend se poser en tant que manifestation en faveur des victimes du fascisme (Il Canto sospeso) ou de toute forme de dictature. Élargissant sa pensée musicale aux possibilités offertes par l’électronique, Nono compose, à partir des années soixante, un grand nombre d’œuvres pour bande magnétique tout en cherchant à élargir son public en allant lui-même dans les défavorisés culturellement. La fin des années soixante-dix montre une nouvelle évolution, Nono exploitant les perfectionnements de l’électronique permettant de transformer le son en direct, technique qu’il développera au Studio de Fribourg. Le théâtre joue également un rôle important dans son œuvre avec successivement Intolleranza 1960 (1961), Al gran sole carico d’amore (1975) et surtout Prometeo (1984).
Musicien de première importance, bien que mis au ban de la société musicale pour ses prises de position, Nono restera l’un des créateurs les plus essentiels qu’ait vu naître l’Italie du XXème siècle auquel il a appartenu plus que tout autre.
(source): Guide de la Musique sacrée et chorale profane – Ed. Fayard