Denis Bosse
Né à Bordeaux en 1960, Denis Bosse vit en Belgique depuis 1989. Après des études scientifiques, il se consacre entièrement à la musique et étudie à Bordeaux avec F.Rossé puis à Bruxelles et à Liège avec J.Fontyn et F.Rzewski. Pendant cette période d’études, il rencontre lors de différents stages Z.Rudjinski à Bayreuth, B.Ferneyhough à Darmstadt et L.Nono au Centre Acanthes en Avignon. En 1996, il est stagiaire à l’Ircam à Paris puis, en 2000, il est compositeur en résidence au Nouvel Ensemble Moderne de Montréal dirigé par Lorraine Vaillancourt et participe aux rencontres de composition du domaine Forget de Charlevoix, enfin il est lauréat du concours de composition Gustav Mahler en Autriche en 2002. Ses œuvres sont régulièrement jouées par divers ensembles belges et internationaux comme l’ensemble Musiques Nouvelles, le Nouvel Ensemble Moderne, Proxima Centauri et le trio Fibonacci avec lequel il enregistre en 2005 un disque monographique chez Cyprès : « les champs de l’Inaudible ». Parmi ses dernières œuvres, en 2007, une œuvre pédagogique commandée par les Rencontres Internationales de Composition de Cergy-Pontoise pour chœur de 250 enfants : « Heumpty Deumpty ».
En tant que pédagogue Denis Bosse est professeur de composition au conservatoire national de région de Cergy-Pointoise (France), professeur d’écriture au conservatoire royal de Mons (Belgique) et maître assistant à la Haute Ecole Galilée à Bruxelles.
La démarche de D.Bosse est d’abord une pensée qui cherche à appréhender les phénomènes sonores et musicaux. En cela ses préoccupations sont davantage des préoccupations éthiques qu’esthétiques et sont proches de celles de L.Nono, de H.Lachenmann et de C.Miereanu. Denis Bosse s’intéresse à ce qui se passe entre les matériaux et à la façon dont ils sont subjectivés : comment ils apparaissent et disparaissent. Car pour lui, la musique s’écoute là où on ne l’entend pas et composer consiste à répondre de différentes manières aux questions : quelle est cette écoute qui produit et transforme le son qu’elle écoute, qu’elle est la nature de la relation ainsi créée et dans quels espaces sonores se situe-t-elle ? Cette orientation compositionnelle englobe le modèle morphologique post-spectral du sonore en affirmant la prépondérance de l’écoute sur le son. La démarche de Denis Bosse rejoint aussi les préoccupations plus anciennes de l’esprit concertant : le contrepoint des différents modes d’écoute. Ses dernières œuvres, très diversifiées, montrent bien cette tendance : chaque situation sonore l’intéresse en tant qu’elle convoque une écoute à chaque fois différente créant ainsi de multiples modes d’écoutes qu’il nomme les « champs de l’inaudible ». Denis Bosse tend vers une écriture éclectique à la recherche de toujours davantage de liberté d’invention.