Ikhtifa est un mot arabe qui signifie l’effacement, la disparition.
Conçue comme un dyptique, l’œuvre musicale part de la texture épaisse, plutôt sombre et dense du tableau d’Ubac. Cette matière est mouvante et s’éclaircit de plus en plus, en quête de transparence. Le compositeur en saisit les reflets et s’achemine graduellement vers la suite.
Le deuxième tableau figure en quelque sorte les traces ou les reliefs du premier. Nicolas de Stael écrivait au cours de l’automne 1953 “(…) hier il y avait un ciel noir splendide sur Cannes et les bateaux si transparents…” Disparition, perte de substance, espacement, effacement des lignes par endroits… Naît ici dans les “blancs” de l’œuvre une autre forme, une nouvelle structure. Une limpidité.
Une fois de plus on retrouve des thèmes de prédilection du compositeur comme le passage du collectif à l’individuel, la désintégration du groupe…

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