Maurice Ohana est l’un des compositeurs majeurs du 20ème siècle. Beaucoup le savent, d’autres ont feint ou feignent encore de l’ignorer. Grand indépendant au moment où les partis pris semblaient être la seule issue pour survivre dans un monde musical bi polarisé et toujours méprisant de l’autre, il a mené une vie de compositeur libre, loin de toutes les contraintes de son temps, mais à l’écoute – ô combien – des bruits du monde, des musiques venues d’ailleurs. Libre, il réinvente la liberté, dans la lignée de Couperin, Chopin, Albeniz et Debussy, qu’il admirait avant tout, opposant souvent ce qu’il appelait « le dictat des musiques germaniques » à l’imagination fertile mais plus désordonnée des latins – une latinité pour lui élargie de Purcell à Monteverdi – prônant davantage ce qui se joue entre les notes, laissant, souvent par l’emploi astucieux des tiers de tons, l’alchimie des timbres et des harmonies opérer et magnifier le son. Ce sens aigu de liberté, il aura à cœur de le transmettre aux interprètes, à qui il laissera le soin de prolonger son art et sa pensée, legs envoûtant et passionnant tant il est lourd de responsabilité. Le catalogue du compositeur comprend plus d’une centaine d’œuvres : musique de chambre, musique pour orchestre, musique vocale, musique pour la scène. Parmi ces œuvres, la voix, le piano, la percussion, la guitare jouent un rôle essentiel. Musique écrite donc, mais curieusement une musique qui ne va pas sans oralité.

_En partenariat

Avec l’association « les amis de Maurice Ohana »